"Verdon Secret" : au cœur d'un tournage en paroi !

Inspiré par un film Imax 3D sur le Grand Canyon du Colorado, Jean Marc Paris le créateur de l'Eco-ciné de Gréoux Les Bains rêve en 2015 de nous montrer le Verdon en relief sur grand écran. Un producteur et réalisateur François Bertrand décide de l'accompagner et de créer une fiction qui sera tournée dans les gorges du Verdon. Retour en septembre 2015 sur le tournage de "Verdon Secret", réalisé avec le soutien technique de Petzl.

Des images "grandeur nature"

Verdon Secret met en parallèle l'épopée de la découverte du Grand Canyon du Verdon par E.A. Martel et Louis Armand en 1905, avec une fiction de notre époque. Au mois de Septembre 2015, l'équipe de Camera Lucida s'est rendue à La Palud sur Verdon pour un tournage grandeur nature. Elle s'est installée pour quatre semaines sur place dont une grande majorité se sont passées au fil de l'eau dans les gorges. 

Des enjeux techniques importants

Selon le scénario, à un moment donné, les deux héros remontent seuls du fond du canyon par une rampe équipée de pieux en fers et de vielles cordes… Pas simple de tourner en paroi et en sécurité ! En premier lieu, l'équipe du tournage présente sur place, du réalisateur aux acteurs, en passant par la maquilleuse et le pilote du drone, représente une quinzaine de personnes La technologie du tournage en 3D- 4K a nécessité l'utilisation d'un matériel de prises de vues spécifique. La caméra et ses nombreux accessoires pèsent lourd, tout doit être sécurisé. En pratique chaque déplacement de la caméra représente un minimum de 100 kg à déplacer et fixer en toute sécurité. La mise en place du matériel de tournage, la sécurité des acteurs et des techniciens se fait sous l'encadrement de deux spécialistes, Yannick Courtes, moniteur d'escalade et Fred Marcellin, Guide de haute montagne. 

100 Kg de matériels à  mettre en place en paroi. 
Deux RED EPIC, avec écrans de retour, motorisations et optiques en place composent le RIG, soit  21 kg. Pour les besoins du tournage une boite surnommée "l'escargot" a été faite sur mesure, elle facilite le transport du RIG complet à dos d'homme tout en protégeant la caméra. Ensuite il faut ajouter les accessoires nécessaires au bon fonctionnement du RIG : tête rotative et trépied 20 kg, batteries 35 kg, embase camera 10 kg, accessoires de la caméra, écrans déportés, commandes, batteries des accessoires, câbles… 

Un tournage sous haute sécurité !

Les scènes dans la falaise sont prévues sur une journée. Le lieu de tournage est situé à quelques centaines de mètres en dessous de la route des Crêtes en direction du Chalet des Malines. Un sentier de grimpeurs, étroit et escarpé permet d'accéder à la rampe de l'arête du Belvédère. Avec le poids du matériel de tournage certains ressauts sont plus faciles à descendre en rappel qu'en main courante.

Les deux guides Yannick et Fred ont déjà passé deux jours sur place pour préparer le site, effectuant  l'analyse des risques et la mise en sécurité, purge, pose d'ancrages pour l'équipe, pose d'ancrages pour la caméra, cordes fixes de déplacement, cordes de jeu.
La journée commence par la mise en position des acteurs dans "la boite au lettre" de l'arête du Belvédère pour une série de plans au drone. Yannick et Fred accompagnent les comédiens Assa et Nicolas sur le lieu de la première scène prévue. Sous leur costume un harnais d'escalade permettra de les assurer dans tous leurs déplacements. En haut des gorges, le pilote et le cadreur drone sont eux aussi longés, ils doivent êtres calés le plus possible au bord de la falaise afin d'avoir en vue leur machine volante.
 

Une fois cette première séquence tournée, Yannick et Fred accompagnent toute l'équipe technique et le Rig 3D dans la falaise pour la mise en place des plans suivants. Les trois plans à faire sont un plan serré et deux plans larges des deux acteurs en train d'évoluer dans la rampe de l'arête. Les plans se font à trois endroits différents. Il y a notamment un plan spécial avec une "cascade" où l'actrice saisit une corde qui "lâche" un peu de mou avant de se tendre. Pour toutes ces scènes les acteurs sont sécurisés par les guides. De la même manière l'équipe technique se positionne autour de la caméra en étant longée sur les cordes fixes. Le directeur de la photographie, doit être directement sur le Rig pour gérer le cadrage et les mouvements de caméra au travers de l'œilleton, ses deux assistants sont aux abords immédiats et contrôlent la machine au moyen de commandes déportées, mise au point, effet 3D. Le directeur du son est positionné à quelques mètres et "perche" la prise de son. François Bertrand en tant que réalisateur supervise la prise de vue également grâce un retour écran déportée, il clôture chaque scène par le traditionnel "coupez". Un peu plus haut, sur un éperon plus confortable le reste de l'équipe, (premier assistant réalisateur, accessoiristes, habillage, maquillage, coiffure, "making of" et régisseur suivent avec attention le déroulement de chaque instant et sont prêt à intervenir si besoin. 

Pour leurs déplacements, les techniciens utilisent une longe Scorpio avec amortisseur. Lorsqu'il faut déplacer la caméra, une fois que le chef machino et le machino l'ont repositionnée dans l'escargot, c'est Yannick qui la prend sur le dos et qui l'amène au point suivant. Par deux fois les assistants opérateurs gèrent un changement d'optique, Sur le Rig 3D il faut en changer deux, avec une procédure bien particulière, des moments intenses où tous les gestes se font calmement et avec une grande concentration.

Vers 16h toutes les scènes 3D sont dans la boite, il reste une séquence drone où les deux acteurs sont en évolution dans la falaise et tout le reste de l'équipe doit être cachée hors-champ. On dirige le drone à la radio en donnant les consignes aux acteurs. L'aérologie plus turbulente rend plus délicate la prise de vues, l'équipe doit effectuer plusieurs vols pour rentrer le plan qui satisfait le réalisateur. Un dernier "coupez" et enfin le drone se re-pose sur sa mini DZ en haut de falaise. 
 

Les deux acteurs sortent enfin de la falaise et la pression du tournage baisse immédiatement. Il ne reste plus qu'à tout emballer dans les caisses et sacs de transports et remonter au parking. Le directeur de la photographie et le réalisateurs filent au plus vite sur les belvédères de l'Escales capturer le lever de Lune…

Verdon Secret est visible depuis le 26 mars tous les jours à l'Eco Ciné de Gréoux les Bains.

Pour en savoir plus : www.verdonsecret.com

Pour participer à la sécurité du tournage et des équipes, Petzl s'est s'inscrit comme partenaire technique en mettant à disposition des EPI, casques, harnais et longes.